Sablier givré, grain 3

Publié le 14 Janvier 2009

Oups, ça fait bizarre, non? Avant, il me parlait de mon succès assuré en amour, de mon impatience coupable au travail, de mes relations sociales assymétriques et là, une citation sur les gens qui se croyaient indispensables.
Au fil des jours, il a commencé à émietter de petites allusions désagréables dans ses propos. Etant d'une naÏveté sans fond, je ne m'en suis pas aperçu tout de suite, peut-être parce que sa voix n'avait pas changé, précieuse et sucrée, presque féminine. On commença à me conseiller de le fuire comme le choléra, la peste bubonique. D'accord. Mais le conseil était plus facile à donner qu'à tenir car de part sa position privilégiée, il était à peu près impossible de lui échapper.  Par précaution, je pris l'habitude de lui répondre à côté, de lui mentir sans vergogne, bref, d'essayer de le gruger, moi l'hyper handicapée de la stratégie.
Et puis il y eut ce rêve, qui me fit penser que j'étais réellement en danger: j'étais dans un sous-bois que traversaient les rayons du soleil et j'entendais sa voix me parler. Ne le voyant pas, je le cherchais du regard, scrutais les branches des arbres alentours. Puis, percevant un léger frôlement au dessus de moi, je levai les yeux. Là, sur la branche juste au dessus de ma tête, je vis apparaître une très grosse araignée. D'abord ses longues pattes de devant, puis ses petits yeux noirs, à l'avant de son corps mou. Mais ce qui me frappa le plus, ce fut ses longs poils beige qui luisaient dans les rayons du soleil.
Je me réveillai alors et me demandai ce qui m'avait le plus effrayée: l'araignée elle-même ou le fait qu'elle parlât avec cette voix un peu précieuse...



C'était ma 3° contribution aux Sabliers givrés de Kozlika...

Rédigé par Marie Alster

Publié dans #Lectures

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R
J'arrive comme une fleur et je pense , encore une malheureuse qui bosse dans un bureau avec un collègue, un collègue... Ouf , j'ai eu peur pour elle quand même!
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R
Terrifiant ! Mais dites-moi, votre ami, là, le blond angora, il fait quoi dans la vie ? Aargl ! La suite, please !
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